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dimanche 11 décembre 2016

Introspection / Melaka / Malaysia / dec 2016


Malacca,
Déjà plus de deux semaines que je suis la

C’était au départ un simple point sur une carte,
de vieux souvenirs de cours d'histoire, des errances sur un antique atlas de la bibliothèque paternelle. Une de ces parties de Civilisation? Peut-être aussi ...
Quelque idée d'exotisme en tout cas.

Je ne savais pas vraiment qu'en espérer, si vraiment j’espérais quoi que ce soit. Et pourtant la ferme intuition que c’était la ou je devais me rendre et poser mes malles pour quelques temps. Allez savoir, avec l'intuition ....

Déboussolée, il me fallait un port d'attache.
Une accalmie dans la tempête de mon esprit.


J'ai finalement le sentiment de reprendre ce que j'avais laissé en suspend quelques mois plus tôt, par un matin fiévreux et pluvieux a Hanoi.
Comme si, au fond, je n’étais pas vraiment rentrée.

Mais ai-je vraiment voulu rentrer?

Moi et mes espoirs déçus, mes plans sur la comète, ...
Il faut savoir revenir a l'essentiel.

Sentir, ressentir, re-sentir.
Essayer de remettre en route un corps trop longtemps mis de cote, des douleurs trop longtemps mises en sourdine, et des sensations trop longtemps refoulées.
Marcher, faire du vélo, aller a la piscine. Redécouvrir des muscles et la délicieuse sensation de l'effort.
Une partie de mon dos est enfin débloquée, par je ne sais quelle technique chinoise. O miracle ! Quel soulagement, quelle libération ! Un peu trop même ... Je me suis retrouvée au milieu de la rue, tout a coup submergée par un torrent de larmes et d’émotions contradictoires. Impossible de fermer les vannes, trop tard. Rire et pleurer en même temps, stupéfaite de me retrouver si légère, libérée d'un poids auquel je m’étais tant habituée.
Il ne m'avait pas débloqué que le dos.


Mon cerveau a encore du mal a ne pas recevoir son anesthésie rituelle, et j'ai souvent le sentiment d’être a la limite de la bipolarité. Rire et pleurer.
Je suis encore toute déréglée, et je ne sais pas trop a quelle heure j'habite.
Mais j'observe, j'ajuste, je m'adapte. Je cherche l’équilibre.
J'apprends.
Moi et mon cœur d’artichaut ...
On remet les pendules a l'heure.
Quand ce n'est pas le bon moment, il vaut mieux laisser faire les choses que de foncer tête baissée.
La pudeur des sentiments oblige parfois a calmer le jeu. Comprendre et respecter, ne pas forcer les choses.


Mais quand les vieux démons refont surface, on est bien tenté.
Succomber, fuir, affronter?
Let's wait and see, time is often the best answer

Il faut rester lucide, on ne laisse pas ses problèmes en salle d'embarquement. On les traîne avec soi, on apprend a vivre avec.
Voyager, c'est un moyen comme un autre de prendre du recul. Reculer pour mieux affronter. Pour mieux sauter? Sans doute.
Je n'ai jamais vu le voyage comme une fuite,
si s'en est une, elle est en avant.
Le quotidien de nos vies bien réglées se transforme en parasite. Un prétexte pour ne pas regarder en face nos défauts et nos peurs. C'est bien confortable, la routine.

Il est parfois nécessaire de prendre le temps. Faire ce douloureux mais salvateur travail d’introspection.
J'avais besoin de mettre un peu tout a plat. Faire le point.
Digérer ces émotions trop longtemps macérées.
Se mettre en cale, et réparer. C'est pour ça que je suis encore la.
Je reprendrais la route, bientôt. Quand je verrais la bonne vague a l'horizon, celle qui me permettra, je l’espère, de garder le bon cap.

Step by step

Et maintenant, je peux commencer a le dire, timidement:
Ça va mieux


Un Grand merci au p'tit suisse qui m'a bien aidé ;-)