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mercredi 22 février 2017

Introspection 2 / Malaysia - Thaïland / dec 2016 - feb 2017


Voyager, c'est pas vraiment comme être en vacances. La démarche est différente.
Voyager, c'est, aussi et surtout, se confronter aux autres ; c'est se découvrir soi-même.
C'est pas tous les jours évident ...



"L'enfer, c'est les autres."
J-P Sartre, Huis clos

Socialiser peut-être une grosse difficulté à surmonter, particulièrement quand on est d'un naturel un peu "sauvage". 
Sans parler du fait que je n'ai clairement pas l'apparence de ce que je suis, ou du moins de ce que je pense être. La "blondinette" ... j'ai au moins le plaisir de constater que ceux qui prennent la peine de gratter un peu sont souvent agréablement surpris. 

Les méprises sont courantes, en grande partie parce que, justement, je n'ai pas pleinement conscience de ce que je suis, de ce que je projette ; qu'il m'est encore difficile d'assumer certaines parties de ma personnalité.
Ce que les autres nous apprennent de nous-mêmes n'est pas toujours facile à accepter.
Ça peut être l'enfer, se faire violence pour affronter le jugement et la critique d'autrui. 
Autrui est un prisme pour notre propre connaissance de nous même. Un reflet de notre personne. Un mal nécessaire.

Je me rend compte, en réfléchissant et en écrivant cet article, que le contact social me stresse énormément. Et, pour contrer ce stress, j'ai tendance à fantasmer complètement mes rapports à autrui, depuis toujours. 
Ce qui ne fait que renforcer le décalage et le déséquilibre dans mes relations sociales. 

L'enfer, c'est aussi quand les autres s'imposent à vous. Quand la socialisation est forcée. 
Quand le doute, la peur de sombrer dans une relation négative n'est jamais bien loin. Parce qu'il faut être assez fort et sûr de soi pour s'affirmer. 
Il est tellement plus simple d'approuver et suivre les autres que de tracer son propre chemin.



"La liberté consiste moins à faire sa volonté qu'à ne pas être soumis à celle d'autrui"
J-J Rousseau, Discours sur l’inégalité

Au-delà de la peur du jugement, c'est la peur du rejet qui perverti notre rapport a autrui.

Courir après les autres et rechercher leur attention, leur approbation. C'en est venir à quémander de la gratitude, et une fausse idée d'amour.
Il est alors facile, évident même, de tomber dans l'excès.
Comment trouver le juste milieu? S'imposer ou s'adapter?

S'affrachir du jugement des autres, sans pour autant l'ignorer car il est nécessaire à la construction de notre propre image. 
Le prendre en compte sans s'y soumettre.
Prendre la liberté de ne pas être ce qu'on attend de nous, de ne pas se conformer à ce que l'on croit devoir faire, ce que lon croit devoir être. 

Chaque rencontre est une leçon, un apprentissage, et permet petit à petit de trouver un certain équilibre.



"L'audace vaut mieux en toute affaire quand on veut réussir, surtout à l'étranger"
Homère, L'Odyssée

On en revient au voyage initiatique.
Parce que c'est bien de ça dont il est question.
Un voyage physique, mais plus que tout un voyage intérieur.
Sans être vraiment une recherche, plus un cheminement.

Oui, l'audace. Vient un moment où l'on réalise que si l'on ne va pas vers l'autre, rien ne se passera. 
On aura beau fantasmer n'importe quelle situation, rien ne remplacera jamais l'expérience de la confrontation réelle. Visiter Saïgon sur Google Streetview ne vous fera pas ressentir la ville comme si vous y étiez pour de vrai. Le bruit des klaxons, des moteurs, ses odeurs de nouilles sautées et de particules fines, sa chaleur écrasante, sa frénésie incessante. 
Aller à la rencontre d'autrui c'est justement se tester soi-même, expérimenter pour apprendre.

En voyage, on rencontre des gens qu'on aurait pas rencontré ailleurs ni dans d'autres circonstances.  Ces rencontres nous enrichissent, d'une manière ou d'une autre, nous font réfléchir, nous font évoluer. 
Il faut avoir la volonté et le courage de s'ouvrir à ces rencontres ; les acceuillir, les vivre, et faire preuve d'assez de recul pour discerner celles qui peuvent s'avérer toxiques. 
Le hasard, le destin peut-être, fait que certaines sont heureuses, d'autres moins ; il y en a qui sont sans importance, qu'on oublie, et d'autres qui vous marqueront à jamais.

L'audace de ne pas brider sa curiosité, d'aller au-delà de sa timidité.
Prendre le risque d'affronter l'inconnu, parce qu'au final c'est tellement agréable et stimulant d'être surpris par ce que la vie nous réserve! 


"Pour [...] vaincre, messieurs, il nous faut de l'audace, encore de l'audace, toujours de l'audace"
Georges J Danton, Discours à l'Assemblée, 2 septembre 1792

Le voyage comme une auto-thérapie. 
Un long cheminement, laborieux, mais bénéfique. 

L'audace de ses choix,
L'audace de ses erreurs,

L'audace d’être soi-même.



dimanche 19 février 2017

Kanchanaburi / Thaïland / jan-feb 2017


Kanchanaburi, une bourgade, pas si petite, à l'ouest de Bangkok.
Si le nom de la ville ne vous dit pas grand chose, son pont, lui, est connu : il s'agit du pont sur la rivière Kwaï.
Si l'endroit est bien plus touristique que ce à quoi je m'attendais, l'apaisement que procure la rivière est largement bienvenu après Bangkok.




LE PONT DE LA RIVIERE KWAÏ

Surtout célèbre par le livre de Pierre Boulle et le film qui en est tiré, ce pont est sur la death railway, ligne de chemin de fer reliant à l'origine Bangkok et Rangoon en Birmanie.



Au départ de Bangkok-Thonburi, le train, toujours en service, relie désormais Nam-Tok, à environ 60km de Kanchanaburi.


Construit par l'armée japonaise pendant la seconde guerre mondiale, la death railway est ainsi surnommée en raison des nombreux décès survenus pour sa construction, initialement estimée à 3 ans.
La ligne est achevée en seulement 1 an et demi, par quelques 180 000 civils autochtones et 60 000 prisonniers de guerre (principalement britanniques, australiens et néerlandais). La moitié des locaux et 16 000 prisonniers y laisseront la vie ; en cause : maladies tropicales, sous-nutrition, manque d'hygiène et de soins et bombardements. Les multiples bombardements sur le pont causeront à eux seuls environ 10 000 morts.




Ce pont métallique est en fait un remploi d'un autre pont démonté à Java en Indonésie. Les deux travées centrales sont d'un aspect totalement différent des autres car elles ont été détruites par les bombardements alliés en juin 1945. Les japonais les ont restaurées à la fin du conflit à titre de dommage de guerre, comme en témoignent les plaques apposées sur les travées en question.



Six trains par jour circulent encore sur la voie. Comme le pont est accessible et peut être emprunté à pieds, il vaut mieux s'installer sur les petites plateformes aménagées dès qu'il arrive!







CHUNGKAI WAR CEMETERY

Un des cimetières où sont enterrés les prisonniers occidentaux, principalement des britanniques et néerlandais dans celui-ci.










UNE RIVIÈRE, UN TERRITOIRE

Certains reconnaitront le slogan ;-)
Ici, la rivière est historiquement, et demeure toujours, le cœur de la ville.
Que ce soit pour l'habitation, la pêche, le tourisme, le transport, les activités sont centrées sur la rivière.





Quelques kilomètres au sud du pont, tout près du centre-ville, tout un quartier de maisons flottantes.





 Vues sur la rivière depuis la guesthouse.

 



Ô CANOË

Petite virée en canoë avec Julius, un américain rencontré au cyber, et deux néerlandais, en échange universitaire à Bangkok.




Descente de 7km, parcours très très calme, de quoi avoir le temps de profiter du paysage, et du train qui passait sur le pont à ce moment là.
Seule grosse déception : la qualité de l'eau. Bien crado!





@THE MARKET

Un marché asiatique tout ce qu'il y a de plus traditionnel.



Avec des gens en scooter dans les allées, normal, et des moines venant faire leur quête.



En plus des aliments traditionnels, pas mal de produits aquatiques. Je ne m'attendais pas à trouver autant de grenouilles, je comprend maintenant pourquoi la plupart des cuisses de grenouilles qu'on trouve en France sont importées de Thaïlande!
" - Ne me mange pas!
- Mmmmm! Mais si c'est bon !!! "





Ladies of the market.




ON THE ROAD

Que ce soit à moto ou en vélo, j'aurais pas mal parcouru les rues et routes de Kanchanaburi.








Dans la campagne alentour, à une quinzaine de km, le giant tree.




A la fois lieu de pélerinage et touristique, comme beaucoup d'autres en Asie.
Il est vraiment grand, pas d'objectif assez large ou de recul pour le prendre en totalité de loin!





Kanchanaburi est le genre d'endroit où, en voyage, soit tu passes très rapidement parce qu'en fait, il n'y a pas grand chose à voir, soit tu décides de t'y poser quelques temps, parce que l'atmosphère est sympa et tranquille.
La ville reste tout de même un très bon camp de base pour explorer les environs.
Ce sera l'objet du prochain article : un road-trip aux confins de la province, au plus près de la frontière birmane. Des lacs, des rivières, mais aussi des cascades et encore des ponts!